À la Fileuse, avec l'exposition "Nous sommes des arbres", l’artiste présentera une série de dessins préparatoires, l’essence même de son travail de sculptrice et de peintre.

Née à Téhéran en 1986, Yosra s’est installée à Loos : avec son conjoint, ils cherchaient une maison dans la métropole lilloise avec un jardin et, si possible, des arbres pour y installer à côté leurs ateliers. La nature tient, en effet, une place essentielle dans l’oeuvre de Yosra, elle qui a vécu toute son enfance entourée de plantes, de fleurs et d’arbres en Iran.

Inspirée par leur résilience, l’artiste s’inspire librement des formes végétales et minérales pour représenter des corps humains. Auparavant, en Iran, elle dessinait des corps féminins avant de les recouvrir de peinture noire : “C’était une forme d’autocensure”. Aujourd’hui, ses oeuvres mêlent subtilement formes féminines et éléments naturels, pour mieux nous questionner sur notre relation avec la nature et sublimer les courbes naturelles des corps. La question de la lumière est aussi prégnante dans l’oeuvre de l’artiste : avec ses dessins réalisés uniquement avec du noir, l’artiste propose un autre regard sur cette couleur, ou plutôt cette matière, comme elle la désigne : “Le noir est très intéressant, car c’est dans les espaces sombres que nos sens se développent. Cette matière permet aussi de rendre visible la lumière, tout comme de rentrer dans un autre espace temps, le cosmos” dit-elle.

Si je devais définir mon travail en trois mots, je dirais qu'il est organique, féminin et poétique.

Ancienne élève de l’école Le Fresnoy, établissement de formation, de production et de diffusion artistiques. Yosra a pu y développer son art en collaborant notamment avec des scientifiques et a ainsi pu ajouter de nouvelles dimensions à son travail artistique. Aujourd’hui, l’artiste continue de collaborer avec des laboratoires pour utiliser les nouvelles technologies dans son travail artistique. À la Fileuse, l’artiste présentera une série de dessins préparatoires, l’essence même de son travail de sculptrice et de peintre. Parce que pour concevoir ses installations vivantes, organiques, Yosra a besoin, dans un premier temps, de les croquer pour questionner leur spatialité. Une exposition intime donc, qui devrait donc plaire autant aux âmes poétiques qu’aux artistes en herbe !